Treize personnes, élus et militants socialistes, ont été menacées lundi soir à la mairie de Saint-Denis par deux hommes armés qui ont réclamé en vain des places pour la finale de la Ligue des champions de football mercredi au Stade de France.
Le STADE DE FRANCE
Le maire PCF Didier Paillard a condamné "un acte de banditisme", "dangereux, insupportable", relevant l'attitude "très déterminée" des agresseurs, partis sans faire de blessés, et "sans avoir atteint leur objectif", c'est à dire obtenir des places pour le match Barcelone-Arsenal, a-t-il expliqué lors d'un point presse.
Les deux hommes ont fait irruption dans une réunion de travail du groupe socialiste, obligeant les 13 personnes présentes à se mettre à terre. "Ces deux individus ont demandé où était le maire et où se trouvaient +les places+, faisant certainement allusion aux invitations dont dispose la ville de Saint-Denis pour la finale de la Champions League du 17 mai au Stade de France", a indiqué la ville dans un communiqué.
"Deux individus cagoulés et armés ont surgi et nous ont demandé de nous coucher sous la table", témoigne Stéphane Privé, maire-adjoint PS chargé de la santé et victime de l'attaque.
"Ils ont menacé de tirer dans le tas. On a obtempéré. Ils nous ont demandé des places, +des places du stade+, ont-ils précisé, et cherchaient le maire, ça a duré 5 ou 10 minutes puis ils ont menacé Bertrand Godefroy (l'un des responsables de la section locale du PS), qu'ils ont pris pour le maire".
L'un des assaillants "a braqué son pistolet à une dizaine de centimètres de ma tête", raconte à son tour M. Godefroy. Je lui ai répété que je n'étais pas le maire et que je n'avais pas de place. Il m'a alors dit qu'il comptait jusqu'à trois, qu'il fallait que je parle. Il a fait 1, 2... Il n'est pas allé jusqu'à trois".
"Quand ils ont compris qu'ils ne pouvaient rien piquer, ils sont partis, on s'est réfugiés dans un bureau où on s'est enfermés à clef. Puis on a appelé la police", ajoute M. Privé.
La police a fouillé la mairie de fond en combles sans retrouver trace des agresseurs, qui, selon le maire, ont dû "se laisser enfermer dans les bâtiments", fermés au public le soir.
Ils étaient toujours recherchés mardi par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, chargée de l'enquête, selon une source judiciaire.
A l'occasion de la finale de la Ligue des Champions, le maire de Saint-Denis, où se trouve le stade, s'était vu le soin de distribuer 150 places sous forme d'invitations gratuites qui seront remises à leurs destinataires juste avant le match.
"La ville n'a aucune place payante", et "ceux qui sont venus ici en espérant trouver un trésor de guerre se sont totalement trompés d'adresse", a déclaré le maire. Ces places "sont très convoitées", reconnaît-il toutefois, et "il y a un intérêt à les revendre à prix fort", entre 1000 et 2000 euros au marché noir.
Six des personnes menacées étaient des élus socialistes, les autres personnes étant des militants rassemblés pour une réunion dans une salle du quatrième étage de la mairie. Le maire se trouvait dans une autre salle.
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